viernes, 29 de noviembre de 2013

Poèmes de Habiba Zouabi (Tunisie)


JE SOMBRE

Je sombre,
Comme un bateau sans ancre
Je dérive,
Loin des lumières et des rives
Je me noie,
Loin des regards et de toi
Je me fonds
Dans les vagues des tourments
Je m'éloigne,
Mais personne ne comprends
Je suis un flocon
Dans l'immensité de votre océan
Je plane
Aux dessus de vos âmes
Je me perds
Dans ce monde pervers
Et je lâche
Toutes mes tendres attaches
Je suivrai les oiseaux
Et dans ce ciel bleu
Me cacher de vos yeux
Oublier, oui oublier
Vos rires joyeux
Et vos regards amoureux
Je vous dis adieu,
Oui adieu
La vie n'est autre qu'un simple jeu
De dupes et d'envieux


Q'IMPORTE

Qu'importe les nuits blanches
Qu'importe les moments de silence
Qu'importe ce gouffre d'indifférence
Qu'importe que le ciel soit gris
Qu'importe la neige et la pluie
Qu'importe si les oiseaux ne chantent plus
Qu'importe les distances parcourues
Qu'importe ce froid qui tue
Qu'importe la peur de l'inconnu
Qu'importe que les bouches soient cousues
Qu'importe les âmes perdues
Qu'importe la recherche de l'absolu
Qu'importe les blessures
Qu'importe les déchirures
Qu'importe le sang qui coule
Qu'importe les corps qui brûlent
Qu'importe la mort de nous
Qu'importe que l'on soit fou
Je serai debout
Je parlerai de tout
Et vivrai pour vous


DISAPPEAR

I thought
I thought i was here
I thought
I thought i was near
I thought
But i didn't get it clear
That i must disappear
Disappear from your lives
Leave the scene
Leave the lights
Leave my dreams
And quit this earth without fear
Why i thought?
That i could be near?
I'm a ghost
Found and lost
I'm gone
Why i thought?
That i could be here?
I'm gone
With the caress of the wind
On a bird wing
Leave you all sing
I'm gone
Without regret
Without tears
My roots are dry
My heart cries
I must die
And reach the sky
Disappear, from your eyes
Yes, disappear!
I thought
I thought i was here
I thought
I thought i was near
I thought
But i'm so far
That i have to disappear
Yes disappear!
And for you, leave the path clear


FORGOTTEN

I wanna close my eyes
Forget myself
Forget my life
Forget my pain
In my dreams dive
I lost my soul
Escaping from my ghosts
I broke apart
From fighting in the dark
I'll close my heart
To keep staying alive
Randoming in the night
Without any sign of light

martes, 26 de noviembre de 2013

Poems of Shyqri Galica (Kosovo) in English


IMMORTALITY

(To Jusuf Gërvalla)

(A PROBABLE PREY OF STORMS)
Tonight
I wanted
To begin my diary
I thought –
It may gather dust
And
I feared –
Storms may eat it up.
I wrote it.
I read it.
I tore it.
I said –
We are in winter
And
Storms may eat it up…

(WHEN YOU AND I WOULD MEET…)
You would speak
Of suns
You would speak
Of rays
Always
You would speak
Like that.
But
Above all
You would speak
Of our LANDS…

(WHEN YOU AND I WOULD TRAVEL TOGETHER…)
The road
So rough,
You would say.
I would watch you.
You would ask me –
What’s your opinion?
How does the road seem to you?
Beautiful,
I would reply.
The road
So beautiful,
You would repeat…

(WHEN YOU AND I WOULD WORK TOGETHER AT NOON…)
Everyday
At
Noon
You and I would meet.
You and I would work.
Sometimes you would come
Feeling tired
Sometimes
You would come
Leaving behind a sleepless night
You would come
With reddened eyes,
And you would say –
Sparks are tearing darkness apart,
Have you noticed that?
There were sparks
On each coming morrow
Dressing the ‘LIBERTY’ street
In read and black clothes…

(WHEN YOU AND I WOULD PART TO MEET AGAIN…)
You and I would part
To meet
Again.
We would greet each other
A little tired though.
And you and I would part
To meet again
On the morrow.
You would tell me
People say –
“A new day is…”
And I would finish the phrase –
‘…A new hope.”
Smiling
At each other
You and I would part
To stand united
Again
Come what may…

(HE IS IMMORTAL…)
I know not
Who brought me the news!
He –
Is he still alive…?!
(I ignored it.)
I thought –
Isn’t that too early?!
I paused
For a while, then I went on –
He cannot extinguish!
YES,
HE IS IMMORTAL…!
I spoke up.


English translation by Ukë ZENEL Buçpapaj


lunes, 25 de noviembre de 2013

Poèmes de Camila Charry Noriega (Colombie) en français

1.
C’était pour être vivant
qu’on se déshabillait
et qu’on reconnaissait

la fureur dans l’épaisseur de la nuit
et c´était
pour cet attachement à la chair
que jour après jour
les mains brûlées par tant de sommeil
arrachaient des épines
la lumière rouge du soir



10.
J’oublie tout.
Sauf un chien aimé, sauf sa tendresse,
sa maladie.
Je vois la mémoire qui le ramène,
qui ignore mes mains
et les heures heureuses.



16.
J’écris
depuis l’éclat du soir
quand le dernier oiseau
chante sur une branche
alors que je l’imagine.



20.
Le chien montre ses dents avec frénésie
et court avec dans la plaine ;
une proie entre ses crocs
le soupir exhalé pour ce qui est maintenant le cadavre
d’un banquet qui continue de se débattre entre deux bouchées de faim et d’instinct.
Ensuite, le chien traverse la nuit,
l’obscurité qui représente pour lui le monde des humains.
il halète, il lèche les blessures de la journée
il sait et il comprend
ce que sont solitude et l’exil,
mais il ne connais pas le rôle du temps,
son devoir inéluctable ;
de tout vieillir, de tout finir.
Comme le chien
mes lèvres se battent avec la vie et avalent la lumière,
et jamais n’assouvissent leur faim,
une fois dedans, devient foudre
et s’étend dans les entrailles du corps
qui lui aussi traverse la nuit,
blessé et solitaire,
conscient qu’il sera cadavre,
banquet du temps ;
cet autre chien
qui dans la plaine, dans la nuit, dévore tout.



21.
La rue n’est qu’un vacarme
d’eau et de trous ;
je mesure la densité de la pluie déjà immobile
dans les flaques, sur le trottoir.
Je me rappelle,
je me rappelle le soleil de plomb de cet après-midi
et le mot amour qui rentre dans la gorge,
ainsi que son absence.
Cette pluie où des marcheurs aveugles
trébuchent et s’écrasent.
Rien d’autre à faire qu’attendre,
je pense.
Attendre.
C’est cela être vivant.


Oublie

Tu seras loin d’ici
quand dans les soirs d’averse de toujours
je cache des hirondelles et des vers.
tu sauras finalment que oublier
n’est que éviter entre les rues
des fantomes
que la lumieres des lampes imagine. 




7.
Des vagues sur l’œil ouvert de la mouette abattue
sur la sable de la plage.
Difficile de savoir qui est mort avant ;
la vague sur la côte qui éclate et est divisée en perdant l’unité ;
les yeux d’eau de la mouette morte dont
se fragmente la mer.


18.
Dans le soir
quand le ciel rouge brûle et tout
paraît un étrange effondrement de montagnes,
dans le front de ceux qui attendons résonne le soleil
et il reflet ce fatal mirage ; sang rouge et végétal qui éclate.
Alors les oiseaux sont des cloches dans le vent
des cendres lointaines,
des paupières qui se battent fragilement
en agitant la continuité du temps.


19.
Toute vide la feuille flotte dans le vent.
Elle tombe et pendant qu’elle tombe l’éternité pénètre.
Son alphabet, une autre lumière, une autre constellation,
restitue son centre à sa première appelle,
racine, matière sans visage,
arbre absent
dans le paysage du soir.


40.
Ma mère pense à sa mère qui est partie depuis quelques ans
Elle coupe les tomates et les oignons
dans son silence le plus triste,
en attendant une larme ou une apparition.


45.
Mon chien est mort la semaine dernière.
Ce qui est simple reconnaît dans l’esprit sa demeure,
les jours et les nuits passent, je l’entends hurler depuis sa paix.
Depuis mes mains, l’absence de sa gueule
couvre le lieu où il dormait.
sous la pluie tout paraît moins certain
et de temps en temps un tremblement dans ma porte
me force à croire qu’il me suit,
qu’il peut renifler ma tristesse et qu’il cherche ma main
pour la lécher encore une fois.
C’est-ce que je veux croire
parce que la bonté du monde ne peut être si peu
parce que reconnaît sa vie, qui a été,
comme un signe certain et ferme
d’une volonté qui s’approche, définitivement,
aux peux choses du monde qui en fait nos récompense.



Traduction: Valérie Fernandez


domingo, 24 de noviembre de 2013

Poèmes de Omar Youssef Souleimane (Syrie) en français

 UN CYCLE DE PLUSIEURS ANNEES

Son sang a recouvert tous ses vêtements
recouvert le seuil de la maison
recouvert les murs du monde
son cycle mensuel a duré des années
il a recouvert de sang la face du soleil
seule la Méditerranée attend toujours la lune
la fille a promis de l'épouser par une nuit d'argent
la fille en sang a croisé ses doigts en feu
assise sur un tapis de vent
mais la mer est la mer
le cycle de la Syrie est celui d'une lune qui enfante




LA GUERRE DE L'AIR

Pas de tonnerre ni d'éclair dans le ciel de Paris
aujourd'hui
parce que les avions et les fusées ont déchiré la nuit syrienne
les pas du fils de ma voisine ne se sont pas embrasés parce qu'un enfant damascène a trempé son doigt dans sa blessure
ce doigt a empêché le sang de couler
mais il a assassiné la distance
mais ceux dont les instants ont passé comme le bruit du métro sur le gravier des tunnels
rien ne les a poussés au suicide sinon les abîmes de désespoir de mon pays
la terre : une fenêtre
la guerre : de l'air


LE PLUS BEAU DANS CETTE GUERRE C'EST JE NE SUIS PAS MORT

j'ai traversé la rue que ce fut beau
la vie c'était la main agitée par une petite fille de l'autre côté
j'y ai lu ce que j'avais déjà vécu
ce n'était qu'un avant-goût de ce que j'allais connaître
il est bon que personne n'ait pleuré cet après-midi-là
personne ne connaissait le gisant
sa dépouille s'est évaporée
puis il est devenu nuage entourant la caméra dans ma main
je n'ai pris que sa carte d'identité : une balle a fait exploser sa tête
entre la balle et la caméra j'ai vu la vie comme la robe longue de ma mère
cette robe que j'agrippais quand j'étais petit
quand qu'elle voulait partir
qu'il est bon de te faire souffrir
je te détruis avant que tu ne m'élimines
chacun son tour
tu as détruit ma maison
j'ai dansé seul dans le dénuement
tu as coupé les pieds de mon frère
je lui ai acheté des chaussures à sa taille
tu as pris mon ami
je t'ai regardé de mon regard de loup
alors que je marchais sur le fil
ne vis-tu que pour éliminer les autres
je ne vis plus que pour t'éliminer
toi, la mort
/
ce qui s'est passé fut beau
ce que la mort a fait dans cette guerre fut beau
mais le plus beau c'est que je ne suis pas mort
que vaut le miroir sans l'oeil
que vaut la fin de la mort
si je suis mort
/
merci monsieur : mort


LA MORT LOIN DE LA MORT

Sais-tu quand l'odeur du café deviendra un voyage vers la mer
où tu verras un châle suspendu à la corde à linge prêt à s'envoler
sais-tu quand la rose abandonnée sur le balcon deviendra une journée
de promenade
où le savon de la maisonnée, le parfum et le net seront des rivières de chansons
le sais-tu?
Après une nuit d'affrontements où les balles ont criblé les fenêtres de ta maison
tu attends la mort
la mort est partout
mais elle ne vient pas
le 18 avril
à Homs
les fusils ont ouvert leurs gueules embrasant la bouche des roses fraîchement écloses
cinquante mille en train de graver leurs noms sur la pierre de la nuit
la mort s'enroule autour de leurs doigts comme une potence
ils bombardent le plafond de l'histoire avec leur lumière
et il s'écroule sur leurs têtes
la mort est partout
mais elle ne vient pas

un pied sur une corde menant vers un l'inconnu
l'autre dans l'abîme
mon jeune frère regarde comme la lune brisée
la moitié de mon coeur entre ses yeux
et l'autre moitié sur la place de la Liberté
Homs est un bout de l'enfer
une main referme la porte de la maison où je viens de rentrer
l'autre est au milieu du massacre
l'odeur de la poudre se rapproche
et partout le sang et la mort
mais elle ne vient pas

un matin
les détails de la vie : la première pluie de septembre
les gens s'emparent des jours comme les pigeons les grains
ils n'ouvrent la bouche que pour entonner des chansons oubliées
et fermer celles des fusils


Traduction : Lionel Donnadieu

Poèmes de Alejandro Cortés González (Colombie) en français

Né á Bogotá, Colombie en 1977. En 2006, ses poèmes ont étés publiés dans l’anthologie de nouveaux poètes en El alma en un bolsillo, édité par la Casa de Poesía Silva á Bogota. En 2009, il a gagné le Concours de Nouvelles á l’Université  Centrale de Bogotá avec  le roman Notas de inframundo, publié et diffusé l'année suivante à la Foire Internationale du Livre de Bogotá. En 2011, il remporta la première place du concours de contes de l’Université Centrale de Bogotá avec son conte Él pinta monstruos de mar, titre de l’anthologie publiée par  la même Université. En 2012, fait parution son livre de poésie Pero la sangre sigue fría. En 2013, il remporte la Bourse de Circulation Internationale du Ministère de la Culture, qui donne droit à la participation au VII Festival de la Poésie à Paris.
Fréquemment il est invité à des rencontres littéraires et culturelles qui se donnent lieu dans différentes pays: la Colombie, le Mexique, le Venezuela et la France. Il est aussi collaborateur de la revue de poésie américaine La raíz invertida et coordinateur des programmes culturels de la Librairie Trilce à Bogota.



LA NUIT SENTIE

Le reptile sait que sa trace mésozoïque
Á l’âge du poème
Le poème n’oublie pas que par les os de ses lettres
Grossit l’amertume du reptile
Le saure
Le lézard
Le monstre rarement émergé
Des catacombes de mers et inframonde
Dans ces empreintes il avertit l’encre du poème
Depuis le premier jour il charge l’appel à l’extinction
Celui qui s’échappe en discrets pas et précipitée absence
Une dague et une fuite
Conspirateur de souvenirs
Collecteur d’oublis

Le poète est une plaie ouverte sur le tissu du monde
Un citoyen de la mémoire toujours de passage
Un reptile qui construit sur les ruines des jours
Sa morbide perpétuité
Il présage la nuit
Il devra offrir excuses de ses silences,
Et traverser des mers
Pour graver de drapeaux son épitaphe.


MUER LA PEAU

Les pieds de ceux qui viennent de se connaitre
Sont l’orgie de vipères qui se tressent
Et ne ce saisirent pas

En douces codes morse
Se demandent choses innécessaires
Du lubrifiant des promesses.

Chaque pied est le livre en braille lu par l’autre
Lu et oublié
Se tresse et se détache

Si nos pieds rampaient une fois encore sur les pieds de l’autre
Ils seraient encore la bête bicéphale qui galope sur les draps,
Mais ce ne sont pas des mammifères qui galopent,
Sinon des pieds qui rampent et se transmettent du froid.

Eux
Serpes méconnues
Qui partagent le changement de peau.


LE PREMIER MÉTIER DU JOUR

Poésie est un chômeur qui mène un enfant á l’école
La main qui protège et la main qui rédime
Se joignent et s’offrent des silences.
L’enfant ne parle pas des livres qui lui manquent.
L’adulte ne parle pas de l’emploi pas obtenu
La poésie est omission
La rue, une rivière en crue
Avant de la traverser ils se serrent fortement les mains
Pour que jamais ils ne se détachent
Poésie est un chômeur qui mène un enfant á l’école
Est l’usine absente
Un livre pas lu.

Poésie c’est marcher de la main avec la promesse de personne.


TITRE DE PROPRIÈTÈE

A la barque abandonnée
Un fil de corde l’attache au monde
L’eau qui la berce et endorme
C’est l’eau qui la démembre
Ce qui reste de la barque
N’est ni lac ni rive;
Seul un corps enraciné de corde
En attendant qu’il se casse
Bouscule
Et attend
Bouscule
Et attend.

L’abandon est propriété de la dérive.


SALLE DE SÉJOUR

Tant délogement contenu entre murs blancs
Le silence a échos
Étourdi
Par les cabrioles de l’air s’avertissent les ailes
De l’ange du Duine
A quoi vient ’il?
A qui cherche-t-il?
Chez moi le vide déborde les fenêtres
Et les mouches viennent pour mourir de faim.

  
APPARITION AVEC UN POISSON

Je viens te rendre visite avec la tête pendue
Je t’ai apportée un poisson
Regarde, un poisson.
Je prends un petit café
Je suis de passage
Je viens rendre visite avec la gorge délié
Pendant que je te parle je la laisserai dans le bocal.
Á propos, jolis poissons
Qu’ils ne voient pas le cadavre que je viens d’apporter.

Tes apparitions font peur
Ils racontent que tu couses les yeux aux morts
Et avec leurs cornées tu donnes á manger tes poissons
Que tu voles leur dernière haleine
Et le jettes dans le bocal pour qu’ils deviennent des glaçons
Tu ris!
Quelle effronterie!
Ils parlent aussi d’un pays d’hiver
J’y vais
Pour me décoller les fièvres des os.

Ramasse le poisson de la table
Ne le laisse pas là, en vue des poissons

Je dois m’en aller
Laissons le café pour la prochaine fois
Quand les poissons seront pêchés
Je t’apporterai comme cadeaux
Les cadavres de futurs hivers.


PRIÈRE AVEC CIGARRETTE

La fumée de dieu emmène mon cœur de retour
Moins dense circule l’air dans la poitrine?
Se calment les nuits tatouées dans les yeux?
Invocation                                                                                            
Conjure de mouettes mandibules
Ça prend du temps débuter la journée avec les veines en pointe
On me demande par la densité de la poitrine
Par la légèreté des yeux
Et je n’ai pas d’air
Et  j’ai des nuits en trop
Je ne peux que faire des signales de fumée
Vers un ciel d’aveugles oiseaux.


LA NUIT DESSOUS L’EAU

Demi-bouteille d’eau de vie a la douche
Bouillonnement transparent de foies insomniaques
Paupières électriques
Intermittences
Veille de qui naufrage en soi-même

Contre l’étiquette
Contre la clepsydre emballée
Contre la peau ivre qui ouvre son parenthèse d’aiguilles diluées
Quelqu’un fête l’allongement des nuits

Éteint la lumière
Se baigne d’ombres
Lève le bras et se donne à boire aquariums et douches de mollusques empalées par des éclairs
Alcools de bain
Brume liquide
Que le verre ne se casse pas contre les carreaux
Que la nuit ne se casse pas dessous l’eau.


J’AI EU UN ENFANT QUI ETAIT UN GUÉPARD

J’ai eu un enfant qui était un guépard
Un guépard
Enfuit du vent
Il s’arrêtait seulement pour rejeter l’asthme enfermé
Je l’ai pris dans une cage polaroid
Et pour éviter sa fugue mis en dessus une grosse vitre

J’ai eu un enfant qui était une épée
Une épée
Une poignée de tonnerre
Je m'accrochais aux battements de leurs lames tranchantes
Dans l’air coupant de la cour
Marchent les apparitions de nos jeux

J’ai eu un enfant qui était une ombre
Une ombre
Un vide plein de noir
Si les ombres sont mues, comment savoir ce qu’elles cherchent?
On les voit jouer entre flaques et trottoirs dépeuplés
En attendant d’autres ombres pour crevasser l’eau

J’ai eu un enfant qui était une rune
Une rune
Avec gravures de guépard et alphabets de silence
Ni reflets ni épées laissés par les guépards après leur fuite
A peine ce corps sombre et sans ombre
Et cette cage polaroid, et cette grosse vitre.
  
  
MORT D’ESCARGOT

Un escargot vient de mourir
Deux sexes dans une goutte d’eau
Leurs organes cousus avec la bave souple de leur lente copule
Elle est morte la peur d’araignée qui t’empêche d’abandonner la maison?
Il est mort le désarroi qui te saisit à n’importe quel mur?

Quand les eaux cessent
L’herbe pleurera en toi des nouveaux escargots
Avec plus d’abandon que d’espérance
Tu iras lentement avec ta maison au-dessus
Avec le besoin de l’amour sur

Tu verras comment la terre court
Comment l’air vole
Comment l’eau se submerge
Et toi
Avec ta maison d’entrailles en pente
Au moins tu voudras
Un fil d’araignée
Qui te lève la tête.


Traduction: Juanita García-Reyes Rôthlisberger

Socialización del Festival en Colombia

PUBLICACIÓN EN MEDIOS VIRTUALES


- Revista Latinoamericana de Poesía La raíz invertida. Noviembre 16 de 2013.
http://www.laraizinvertida.com/museo-salvaje/19-muestra-poetica-del-vii-festival-internacional-de-poesia-en-paris/


- Informativo Zonacero (Barranquilla), sección Cultura. Noviembre 22 de 2013.


- Portal de poesía independiente Piedra de toque, poesía ambulanteNoviembre 22 de 2013.



PUBLICACIÓN EN MEDIOS FÍSICOS
- Periódico La Libertad, Barranquilla. Suplemento literario, página 5. Noviembre 24 de 2013.


CONVERSATORIOS DE SOCIALIZACIÓN EN BOGOTÁ

-    Biblioteca Pública La Giralda, carrera 104B # 22J – 15, Bogotá. Martes 5 de noviembre, en el marco del V Festival de Poesía y Narrativa Ojo en la Tinta.

-       Librería Trilce, calle 65 # 10-20, Bogotá. Miércoles 6 de noviembre.


















sábado, 23 de noviembre de 2013

19 de octubre, Clausura: espectáculo teatral

Samedi 19 octobre

20 h - 22 h: Salle Jean Dame 17, Rue Léopold Bellan. Paris 2ème. M° sentier SPECTACLE THEATRE.




Poesía en el escenario. (Fragmento de F. García Lorca)


Aplausos para el equipo del festival: Alicia Leos, Yvan Tetelbom y Alban Gonzalez.
J. Sánchez, H. Habasch, A. Cortés y O. Souleiman.




A. Mendoza, A. Cortés, H. Habasch, O. Souleiman y J. Sánchez.

O. Serr, A. Leos, A. Cortés, Y. Tetelbom, A. Gonzalez y A. Sion.

Celebración de clausura